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SUD-OUEST

lundi 18 février
Par Xavier Dorsemaine SUDOUEST rive gauche

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De la nostalgie en tubes

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Samedi soir à la Maison cantonale, les cinq compères de la Compagnie Garonotes ont revisité le répertoire de la chanson française des années 30. Réjouissant.

La troupe de Garonotes a rendu une copie enthousiasmante des vieux standards de la chanson française. (PHOTOS STéPHANE LARTIGUE)


Le bouche-à-oreille avait fonctionné à merveille, et samedi soir à 20 heures, la Maison cantonale affichait complet pour le spectacle de la jeune association Garonotes venue de Talence.
Cinq quadragénaires (1), quatre femmes et un homme, unis par une même passion du spectacle. Et six mois de répétitions. « C'est enivrant », résumait avant la représentation Laurence Labeyrie, présidente de ce club des cinq.
Leur show, ni tiède ni mal embouché, a fait effectivement pétiller le champagne soixante-quinze minutes durant. Une heure et quart de chansons françaises présentées en cinq tableaux et autant de changements de costumes, servie par des voix justes et une mise en scène enlevée. Les cheveux gris oubliaient qu'ils étaient gris, et les trentenaires se surprenaient à fredonner ce qu'on appelait au siècle dernier - déjà ! - un « tube ».


Perles de culture musicale
C'était lorsque Joséphine Baker avait « Deux amours », dont Paris et que le « buzz » ne voulait rien dire. Lama faisait un tabac avec ses « Petites Femmes de Pigalle », tout le monde était prêt à faire n'importe quoi pour « Un flirt » avec Michel Delpech ou laisser « Les Gondoles à Venise » pour s'enfuir avec Ringo.


Quelques sifflets admiratifs fusaient avec les bravos et à part ça, Madame la Marquise, tout allait vraiment très bien, public tapant du pied et applaudissements à tout rompre, Brassens côtoyait Bourvil, « Jolie Fleur » et « Salade de fruits », « Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux » devenant alors « Une question superflue », on peut le dire, personne n'avait tendance à prendre la vie tristement.


Un « Je chante » endiablé clôturait la soirée pendant que d'un bond le public se levait. Et si Gainsbourg affirmait que la chanson est un art mineur, il ne niait en rien sa contribution au bonheur : à la sortie, une spectatrice emplie de petits bonheurs, l'espace de quelques secondes, ne se souvenait plus sur quelle rive bordelaise elle habitait. Les vieux succès ne meurent jamais.


(1) La compagnie Garonotes formée de Laurence Labeyrie, Dominique Szeliga, Jennifer Martinez, Françoise Meynier et Nicolas Brun aimerait qu'un deuxième homme sachant chanter et cultivant l'esprit de troupe les rejoigne.

Contact : 06 62 46 51 76.

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